migraines faut-il l'avouer ?

Bonsoir,
je découvre cette association et ce forum.
Je sais que beaucoup de gens souffrent comme moi de migraines. Je n'en connais pas dans mon entourage !!
Je connais pourtant beaucoup de gens qui souffrent d'autres maux et qui en parlent. Je pense tout simplement que ceux qui souffrent de crises migraineuses n'en parlent pas.
Et pour cause... j'ai 50 ans cette année et j'ai des migraines depuis l'âge de 12 ans. Je n'en ai jamais parlé qu'avec les gens très proches : parents, enfants, compagnon(s) et c'est tout. Ha! j'oubliais les mécecins, évidemment.

Mon avis : n'en parlez au travail que si vous ne pouvez pas faire autrement.
On ne vous laissera plus conduire le véhicule de la société, on ne vous confiera plus les tâches délicates qui seraient compromises si une migraine survenait. Bref, on ne vous fera plus confiance.
comment expliquer au gens que l'on ne peut quasiment perdre la vue et la parole brutalement sans conséquences graves ?! J'ai pourtant fait des études, élevé mes enfants, fait des voyages, je conduis et je fais ...ce que tout le monde peut faire.
Evidemment, j'ai évité de rêver d'être pilote d'avion ou conductrice de car scolaire
Je pense qu'il ne faut pas se laisser vaincre moralement par cette s... de migraine. Ce n'est pas facile, je le sais bien. Je peux affirmer que les migraines n'ont rien à voir avec le moral ou bien le stress mais l'inverse.
Les migraines nous dépriment parfois et c'est normal mais il ne faut pas se laisser aller. C'est comme ça, elle ne nous lachent pas et il faut y faire face, mais JAMAIS se sentir diminué(é). On est capable de faire des carrières même en étant migraineux, c'est certain. Bon courage à tous et à toutes.
je reste sur ce forum

J'ai expérimenté les deux: le dire et ne pas le dire dans le milieu professionnel. L'un comme l'autre cela a été une catastrophe et on me l'a reproché.

L'année dernière j'avais décidé de ne pas en parler à mes cointernes (et oui je suis interne), de faire comme si de rien n'était et de prendre autant de gardes et d'astreintes (voire plus parce que je dépannais souvent).Jusqu'au moment où j'ai étéhospitalisée pour état de mal migraineux. J'ai bien sûr due être remplacée pour mes gardes et astreintes et cela a été le drame! Personne ne voulait se dévouer, il a fallu tirer au sort. On m'a même demander de prendre une permission quand j'étais hospitalisée pour venir faire ma garde puis de retourner à l'hôpital après... Quand je suis revenue cela a été l'horreur, on m'a traitée de paresseuse, simulatrice...Quand j'ai enfin expliqué la situation , on m'a reproché de ne pas en avoir parlé avant.

Forte de cette expérience, au semestre qui a suivi (on change de stage tous les 6 mois quand on est interne), j'ai décidé d'anticiper et d'en parler dès le début. Là encore on me l'a reproché. Par ailleurs, je ne sais toujours pas si je pourrai avoir le poste que je souhaite à cause de ces migraines et du fait qu'une fois de plus j'ai du être hospitalisée pour un nouvel état de mal migraineux. En effet, pour pouvoir travailler, prendre des gardes, rédiger thèse, mémoire, articles, en plus des heures à l'hôpital je suis bien obligée de prendre des triptans, et très souvent. Je ne sais pas comment je ferais sinon. Alors parfois, et malgré le traitement de fond, cela dérape.

En gros, je pense que tant que l'on peut faire autrement , il faut se taire. Quand la situation devient trop critique, mieux vaut inventer une autre raison médicale, qui fait plus sérieuse, si on veut avoir la paix. Attention toutefois à ne pas se "griller" sur le plan de l'avancement professionnel. Pour ma part j'en dit maintenant le moins possible et avant de perler je tate le terrain.

Emma